Header image  
Des images et des souvenirs  
  
 

 Image 2
Albums photos

 
 Image 2
Cartes & itinéraires

 
 
Népal, de Katmandou à L'Everest - Novembre 2017

Etape 46 - Everest Base Camp - La montée vers le col de Tokhla

Vendredi 17 novembre 2017. Après le repas, difficile d'enchaîner. Chacun reprend son sac et le serre du mieux possible contre son dos. Pour effectuer la montée, il vaut mieux être dans les meilleures conditions possibles. Deux bouteilles d'eau dans le sac, on n'est jamais trop prudent. Barres de céréales dans les poches latérales en cas de coup de fringale. La montée vers le col de Tokhla peut commencer.

Redoutable. Pas de temps d'acclimatation. La montée commence au pied de Tughla. La moraine latérale du glacier s'élève sur près de 500 mètres sur deux ou trois kilomètres, pas plus. Un dénivelé de fou. Des rochers à franchir hauts comme le genou. ça grimpe fort.

Devant moi, je vois passer les troupeaux de yakhs qui comme moi tirent la langue. Un couple de Français fait la montée avec moi. Ils ont rentré le parcours de l'ascension dans leur gps, du coup je sais à peu près en temps réel ce qui mes reste à grimper.

Pas vraiment le goût à prendre des photos tellement j'en chie. C'est vraiment dur. Je repense encore à ce couple de Marseillais que nous avons croisés à Namche Bazar qui nous racontaient comment leur fils rugbyman est resté planté en plein milieu de l'ascension. Mal aigu des montagnes. Ils ont dû le redescendre comme ils pouvaient jusqu'à Lobuche...

En chemin, je croise trois ou quatre trekkeurs à l'agonie. Une Japonaise s'accroche désespérément à son guide pour pouvoir redescendre de toute urgence... Au-dessus tournent les hélicoptères. C'est fou comme c'est dans ces moments d'angoisse et de tension que tous ces moments nous reviennent aux oreilles...

Allez encore un petit effort et on y est. Bonne nouvelle, les derniers hectomètres de l'ascension se font sur un terrain aplani. Fini les cailloux et rochers concassés de la moraine du glacier.

Enfin, on arrive. L'ascension de la moraine nous aura au moins pris une heure. Autant dire une éternité avec le manque d'oxygène qui se fait cruellement ressentir. Mais ça va. Pas de mal de tête ni de vertiges. Je vais bien, dieu soit loué. Je crois que je n'ai jamais été aussi heureux de voir flotter les drapeaux de prières.

Le col de Tokhla s'élève à un peu plus de 5.100 mètres... Soit bien au-dessus que le Mont-Blanc. Je n'arrive même pas y croire. Mais j'y suis. La vue sur l'Everest et autres grands sommets du Népal est carrément fantastique. Merde, j'en ai les larmes aux yeux. Honnêtement, jamais je n'aurai pensé pouvoir réussir.

Au sommet du col de Tokhla se dressent de nombreux mémoriaux en pierre élevés pour les alpinistes qui ont laissé leur vie sur les pentes du Khumbu, sans doute avalés par une crevasse du glacier...

Ce lieu de mémoire et de paix entourés de sommets de plus de 7.000 mètres est tout simplement incroyable. On se regarde tous, et on se sent presque étonnés d'avoir réussi la montée. Sashee m'observe du coin de l'oeil. Oui, je suis épuisé, mais je vais bien, ne t'en fais pas. Ce ne sont pas mes lèvres qui parlent, mais mon regard. Il opine du chef. La montagne a de cela de magique qu'elle révèle les caractères. Jamais je n'aurai pensé être aussi tenace, et je sais désormais tout ce que je peux endurer. Non, ce voyage au Népal n'a rien à voir avec tous les autres voyages que j'ai pu faire. Ici, on se cherche et on finit par trouver un tout petit bout de soi-même.

Dernière photo du mémorial et je suis prêt à reprendre la route. Direction Lobuche.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 
 
 

 
Dernières destinations